Amis du rock français, bonjour !
Voilà, ça fait 10 ans qu'on attendait ça, qu'on approuve ou non, et c'est arrivé lundi : Bertrand Cantat a sorti son premier album depuis la mort de Marie Trintignant (là, je l'ai dit) et la dissolution de Noir Désir.
Je voulais donc vous parler aujourd'hui d'Horizons, le premier album de Détroit, par Bertrand Cantat et Pascal Humbert (parce qu'en fait non, ce n'est pas vraiment un album solo, même si j'imagine que P. Humbert risque de passer un peu inaperçu dans tout ça).
Enfin voilà, pour tout vous dire j'avais une alerte dans mon agenda le jour de la sortie de l'album, du coup dès le lendemain j'ai commencé à chercher les chansons en ligne. En chemin je suis tombée sur ces articles du Nouvel Obs, de Metro News et de Bonnes Notes, que je vous recommande - ils s'y connaissent bien mieux que moi.
Dès les premières notes du premier clip que j'ai écouté, j'ai été frappée par cette sensation de familiarité, un peu comme un retour à la maison, à un quartier qu'on aime. Forcément, Noir Désir c'est toute mon adolescence, et quelle référence ! Cette voix, cette guitare et même ce texte pourtant nouveau...
J'ai bien sûr aussi fait un tour sur les bios de Cantat et de Marie Trintignant (c'était inévitable) et malgré ma résolution de mon concentrer sur la musique, je dois dire que ces images ont hanté mon écoute de l'album. En lisant divers articles je trouvais que les auteurs faisaient trop de parallèles et cherchaient trop de références (à elle, à la prison...) dans les textes des chansons mais c'est assez difficile à contourner.
Pour en revenir à la musique, c'est un bel album, même si je n'aime pas toutes les chansons (ce qui est normal sur un album entier). Très proche en style du dernier album de Noir Désir "Des Visages, Des Figures", sauf peut-être "Le creux de ta main" et "Sa majesté" qui rappellent des albums plus anciens. Je n'aime pas trop les arrangements sur "Avec le temps" de Léro Ferré, juste la voix de Cantat et une guitare sèche auraient été parfaites.
Il y a comme une montée en puissance avec au coeur de l'album les trois chansons que je préfère. Je pense que ça vaut le coup d'écouter ces trois morceaux ensemble, dans l'ordre, comme un triptyque.
"Ange de Désolation"
"Horizon"
Et puis là, tout d'un coup, une valse...
"Droit dans le Soleil"
J'ai été prise dans ces accords répétitifs et obsédants, l'intensité et l'obscurité de cet album, sa tristesse sans fond. Sa voix et cette guitare, la contrebasse de Pascal Humbert - c'est beau et envoutant. Mais si vous n'avez pas le moral en ce moment, repassez plus tard !
J'ai vraiment hésité à écrire cet article - le meurtre de Marie Trintignant et le suicide de Krisztina Rády (la femme de Bertrand Cantat) m'ont presque empêchée de le publier. Après tout, c'est une forme de promotion de cet album et de son créateur, alors qu'il y a peu de choses plus abjectes que la violence faite aux femmes.
J'ai décidé de distinguer l’œuvre de l'artiste et la vie de l'homme. Mais je ne pense pas que je pourrais aller jusqu'à l'applaudir à un concert. Je ne peux pas le juger, ce n'est pas ma place et je ne peux pas me baser sur ce qu'ont dit les médias - mais les victimes méritent aussi, et surtout, notre respect.
Bon je sais, ça manque un peu de brièveté et de légèreté pour un vendredi, promis on fait mieux la semaine prochaine ! En tout cas c'est l'occasion de nous donner votre avis...
Min'