
Alors je partage avec vous la version qu'il avait choisie, raccourcie de quelques strophes, plutôt que la version intégrale.
Min'
Que la vie en vaut la peine !
C'est une chose étrange, à la fin, que le monde.
Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit.
Ces moments de bonheur, ces midis d'incendie,
La nuit immense et noire, aux déchirures blondes.
Rien n'est si précieux, peut-être, qu'on le croit.
D'autres viennent. Ils ont le coeur que j'ai moi-même.
Ils savent toucher l'herbe, et dire " je vous aime ",
Et rêver dans le soir où s'éteignent des voix.
[...]
Il y aura toujours un couple frémissant,
Pour qui ce matin-là sera l'aube première.
Il y aura toujours l'eau, le vent, la lumière.
Rien ne passe, après tout, si ce n'est le passant
C'est une chose, au fond, que je ne puis comprendre :
Cette peur de mourir que les gens ont en eux.
Comme si ce n'était pas assez merveilleux
Que le ciel, un moment, nous ait paru si tendre.
[...]
Malgré tout, je vous dis que cette vie fut telle
Qu'à qui voudra m'entendre, à qui je parle ici,
N'ayant plus sur la lèvre un seul mot que " merci ",
Je dirai, malgré tout, que cette vie fut belle.
C'est une chose étrange, à la fin, que le monde.
Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit.
Ces moments de bonheur, ces midis d'incendie,
La nuit immense et noire, aux déchirures blondes.
Rien n'est si précieux, peut-être, qu'on le croit.
D'autres viennent. Ils ont le coeur que j'ai moi-même.
Ils savent toucher l'herbe, et dire " je vous aime ",
Et rêver dans le soir où s'éteignent des voix.
[...]
Il y aura toujours un couple frémissant,
Pour qui ce matin-là sera l'aube première.
Il y aura toujours l'eau, le vent, la lumière.
Rien ne passe, après tout, si ce n'est le passant
C'est une chose, au fond, que je ne puis comprendre :
Cette peur de mourir que les gens ont en eux.
Comme si ce n'était pas assez merveilleux
Que le ciel, un moment, nous ait paru si tendre.
[...]
Malgré tout, je vous dis que cette vie fut telle
Qu'à qui voudra m'entendre, à qui je parle ici,
N'ayant plus sur la lèvre un seul mot que " merci ",
Je dirai, malgré tout, que cette vie fut belle.
Louis Aragon
Aragon est mon poète préféré et ce poème de lui est superbe.
RépondreSupprimerLots of love to you...